Quel prix a une vie ? Quel prix a une vie à sauver ? Quel prix a sa vie propre ?
Excellente nouvelle : le collège Rameau a été sélectionné par la Métropole de Lyon pour participer, début avril 2023, au voyage mémoire qui permettra à 9 élèves de 3E3 de visiter Auschwitz Birkenau, à la fois camp de concentration et centre de mise à mort ainsi que le ghetto de Cracovie. Le projet qui a retenu l’attention du jury de la Métropole de Lyon s’intitule « Une vie … à quel prix ! ». Pour étudier la Shoah, l’assassinat de près de 6 millions de juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, le projet envisage d’aborder trois points de vue. D’une part, il s’agit de saisir que la déshumanisation que les juifs ont subi par les nazis à Auschwitz fait que le corps humain devient une chose, une marchandise, un matériau recyclable et quantifiable. En effet, les cheveux tondus sont filés pour devenir des chaussons voire des tapis, les dents en or arrachées sont fondues en lingots, la graisse humaine a pu être transformée en savon… ainsi, la comptabilité nazie fait passer quelqu’un à plutôt quelque chose. D’autre part, le second angle de notre projet s’appuie sur une vision du monde valorisant une valeur éthique de la vie : la vie est au-delà d’une quelconque valeur marchande. Cette valeur est défendue par des non juifs qui ont aidé de maintes manières des juifs à se cacher et à être sauvés de l’assassinat massif organisé par les nazis ou leurs partisans… La vie devient « la plus précieuse des marchandises », le bien le plus précieux et il s’agit de préserver coûte que coûte cette vie humaine. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, ces gardiens de la vie ont pris des risques importants, ont mis en péril leur propre vie. Ils ont fait œuvre de résistance civile, de résistance humanitaire. Certains ont obtenu à partir de 1953 le titre de « Juste parmi les nations » par l’Institut pour la mémoire de la shoah, Yad Vashem, à Jérusalem. Cet institut honore les hommes et les femmes qui ont protégé des juifs au mépris des périls et sans contrepartie. Enfin, pour nuancer cet aspect, nous envisagerons d’étudier la figure du profiteur de guerre sous les traits de l’industriel Oskar Schindler ou du marchand d’art Robert Klein. Par exemple, avec le film Monsieur Klein, ces questions prennent d’autant plus de sens qu’entre Monsieur Klein juif résistant et Monsieur Klein catholique et marchand d’art, il y a un homonyme et un traitement différent de l’individu par le régime vichyste. Ces profiteurs de guerre seront donc saisis grâce à des films cinématographiques. Alors, quel prix a une vie ? Quel prix a une vie à sauver ? Quel prix a sa vie propre ?
VIDEO de présentation du projet: https://view.genial.ly/634c547266542b00121ff76f
L. Hedjem, professeure d’histoire